25.09.2012
Le Musée imaginaire de Jean Dubuffet
On le croisait dans nos campagnes fabulosiques. Lancé à pleine vitesse sur des engins cyclistes dans nos espaces urbanistiques. Dispensant sa science dans des écoles louvresques. Fréquentant de vénérables librairies à la recherche de L’Homme du commun à l’ouvrage.
On le voyait dans le RER en route vers les grandes banlieues de l’art. Accueillant l’orage comme le soleil dès lors qu’il s’agissait de cueillir une information sur un Barbu Müller des familles. Conférençant à droite, à gauche. Un jour à Dijon, l’autre à Annecy. Emporté par ses chères études et le train pour Lausanne.
A force on le croyait perdu dans les greniers de la Collection de l’Art brut. Et bien, pas du tout. Baptiste Brun nous revient sur le blogue du CrAB avec un chouette article sous le bras qui montre que sa thèse avance à grande vitesse et que bientôt il sera docteur.
J’ai tort de plaisanter car allez lire cet article qui figure in extenso et en ligne dans le n°1 des Cahiers de l’Ecole du Louvre, vous verrez que c’est du sérieux. Et du sérieux dans une langue claire, ce qui ne gâte rien. Comptez pas cependant sur ma cervelle de piaf pour vous faire un compte-rendu de ce travail de Réflexions sur la documentation photographique dans les archives de la Collection de l’Art Brut.
Tout ce que je peux vous dire c’est que je suis reconnaissante à Mr Brun de n’avoir pas abandonné à la critique rongeuse des souris ce joli tas de photos grâce auxquelles Papa Dubuffet documentait ses recherches. On n’a pas toujours le temps d’aller vérifier à la Maison Mère et Baptiste l’a fait tranquillement pour nous!
J’apprécie aussi le parallèle comparatif qu’il dresse entre le Musée imaginaire de Malraux et ce qu’il appelle «le Musée imaginaire de Jean Dubuffet». Et je trouve éminemment jouissif aussi que Baptiste Brun fasse état d’une lettre de Dubuffet à Picasso à propos d’Auguste Forestier. Elle est datée du 21 mai 1945 comme la lettre adressée sur le même sujet à Raymond Queneau par Jean Dubuffet.
Voir sur ce point la notice Suisse ou France dans l’ouvrage abcd une collection d’art brut paru en l’an 2000. Douze ans après ce livre, l’article de Baptiste Brun confirme bien que, contrairement à certaines légendes, les recherches systématiques de Jean Dubuffet concernant l’art brut, commencèrent en France avant de prendre leur essor en Suisse. Depuis le temps que je me tue à le faire remarquer, ça fait plaisir!
00:05 Publié dans art brut, Gazettes, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baptiste brun, jean dubuffet, crab, ecole du louvre | | Imprimer | | |
20.09.2012
Ne vous déballonnez pas! Visitez la biennale
Envie d’un plan classe? Ne vous déballonnez pas. La Biennale des antiquaires est tout indiquée. Vous avez jusqu’à l’automne (dimanche 23 septembre 2012) pour musarder dans la scénographie lagerfeldienne du Grand Palais. Idéal avant de dîner en ville.
On se croirait dans un éco-musée avec reconstitution d’un quartier commercial de province. Pavés imprimés sur la moquette des «rues» et «boutiques» discrètes à l’extérieur, fastueuses à l’intérieur.
Même si vous n’aimez pas la jonquaille, que les beaux meubles vous laissent froid(e)s, ça manque pas de choses à voir. Il y a même des libraires.
Sur le catalogue de Bernard et Stéphane Clavreuil dont la couverture par le graveur-architecte-paysagiste François Houtin me rappelle quelque chose, j’ai noté un carnet autographe de Charles Baudelaire.
Plus spontané tu meurs.
Question peinture, c’est le point fort. Satisfaction garantie avec gros bataillons de Renaissance et d’art moderne entrelardés parfois de sculptures africaines traditionnelles et de pièces archéologiques.
D’art brut point. Faut pas rêver : il n’a pas encore pénétré ce cœur de cible à Montgolfière. Tout de même, il pousse sa corne. Avec Jean Dubuffet en tête de pont.
Sa présence est récurrente sur maints stands et celui de la Galerie Zlotowski lui est même entièrement dédié.
Avec la salle Séraphine consacrée par la Galerie Patrice Trigano à la madone de Senlis.
En cherchant bien vous trouverez autre chose mais attention, il faut plus de temps que prévu.
J’ai dû sauter le salon d’honneur. On m’attendait rue Surcouf pour l’apéro au Petit Bordelais.
Pour mémoire, le Grand Palais en 1909 (1er salon de l'aéronautique)
15:10 Publié dans art brut, Expos, Glanures | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : biennale des antiquaires, grand palais, karl lagersfeld, librairie clavreuil, françois houtin, charles baudelaire, jean dubuffet, galerie zlotowski, séraphine louis, galerie patrice trigano, le petit bordelais | | Imprimer | | |
24.08.2012
Louis Soutter et tout le tremblement
Bye bye fouta et crème bronzante! Une pensée émue pour ceux qui remontent. On leur jettera pas la pierre s’ils s’autorisent un détour par Rodez qui prolongera l’été 2012 jusqu’au 14 octobre au Musée Fenaille. Une exposition y rassemble 80 dessins de Louis Soutter (1871-1942), issus des cahiers «noircis» par l’artiste lors de son séjour à l’Asile de Ballaigues entre 1923 et 1930.
Catalogue avec Louis Pons, Benoît Decron (conservateur du Musée Soulages), Michel Thévoz : «Soutter recommence ses classes (…) mais sur de toutes autres bases que celles de l’enseignement qu’il avait reçu et donné, en inversant même radicalement le processus figuratif (…)».
Le titre de l’expo : Les Primitifs sont petits est emprunté à une «remarque» de Soutter au dos d’un dessin. L’expo de Rodez est une répétition générale avant la visite de la capitale exposition Soutter à la maison rouge. Epaulée par le Musée Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, vitaminisée par les prêts de grands collectionneurs, tels Jean-David Mermod, celle-ci coulera des jours heureux, près du Port de plaisance Paris-Arsenal, jusqu’au 23 septembre 2012.
A programmer d’urgence donc! Sans craindre de succomber au teasing du titre : Le Tremblement de la modernité. Ni au prix de l’entrée. 7€, c’est pas cher avec le chiadé petit livret qu’on vous distribue à l’entrée.
Julie Borgeaud, la commissaire, pousse un peu en y affirmant que «Soixante-dix ans après sa mort, l’œuvre de Louis Soutter reste très peu connue du public français». Dès 1936, dans la revue Minotaure, Le Corbusier avait propulsé sous les sunlights cet «Inconnu de la soixantaine». En 1990 et en 1997 déjà, les rétrospectives Soutter au Musée d’Art Moderne de Troyes
ou au Centre Culturel Suisse
avaient montré pas mal de pièces figurant maintenant boulevard de la Bastille.
Le mérite de cette expo maison rouge, à l’aise dans ses murs blancs, c’est de raviver la lisibilité d’un parcours artistique cahotique marqué par une cassure.
Des premières œuvres de jeunesse (1895-1915) à la période de la tutelle (1915-1923) puis du placement à l’hospice de vieillards (Soutter n’a que 52 ans), on est conduit aux années 1923-1930 où l’artiste revisite des images de la Renaissance italienne.
Vient ensuite une période «maniériste» (1930-1937) où des visages de femmes exacerbés envahissent des formats plus grands.
Puis l’explosion des extraordinaires peintures au doigt (à partir de 1937) qui sont sans doute le cœur de l’art soutterien. Je schématise. Faudrait parler aussi des variétés «décoratives» du vestibule Quelques pages dans l’inachevé
et des Commentaires graphiques où Soutter, ne respectant ni Matisse ni son cousin Le Corbusier, festonne les reproductions du premier ou découpe dans les livres du second pour en magnifier les marges.
Jean Giono, qui a découvert Soutter en 1932, possédait une édition de Till l’espiègle illustrée de 4000 dessins de la main de l’artiste. Avec la complicité de Jean Dubuffet, Giono projeta en 1947 d’écrire un texte sur «l’homme Soutter» pour un fascicule de L’Art Brut.
La chose ne se fit pas du fait du manque de thune du marchand de tableaux René Drouin à qui Gallimard avait passé la main vite fait. Le catalogue d’une expo (1987) du Musée Cantini à Marseille reproduit même un projet de couverture à ce sujet.
Quant à l’Almanach de l’Art Brut 1949 qui devait contenir une repro de Soutter, il resta aussi dans les limbes. Dubuffet cessant ensuite de considérer que Louis Soutter puisse relever de la catégorie «art brut». Ceci dit pour désarmorcer la petite vacherie sur fond petit pois qui termine le texte d’accueil du visiteur à la maison rouge. Cela fait bientôt 10 ans qu’on nous gave avec la tarte à la crème du «décloisonnement»!
Cette vieille rengaine ne vise qu’à faire croire au brave consommateur d’art qu’il n’a pas le droit de choisir par lui-même entre les insipidités mousseuses de certains «arts» prétendument contemporains et l’inaltérable qualité de l’art brut authentique. De l’art brut authentique ou des rares arts de notre temps qui lui sont parents, par la forme, par l’esprit ou par leur capacité à transcender l’histoire.
A ces derniers, l’œuvre de Louis Soutter appartient, c’est sûr! Et les soutterophiles, tremblants ou non, seront ravis d’apprendre qu’ils pourront la retrouver aussi jusqu’au 15 septembre 2012 à la Fondation Le Corbusier.
Et qu’en bonus, ce «joyau», plus brillant que celui des «talentueux épigones» (Rainer, Baselitz et Penck) dont parle Hervé Gauville dans Libération du 2 septembre 1987, sera représenté itou, à partir du 8 septembre 2012, dans l’exposition de rentrée de la Galerie Christian Berst
22:43 Publié dans Ecrits, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : louis soutter, l'art brut, jean dubuffet, le corbusier, jean giono, maison rouge, julie borgeaud | | Imprimer | | |
25.05.2012
Dubuffet métallisé
A force de parler de lui on le croirait immortel. Du moins ses idées sont si vivantes -bien que (ou parce que) réfutées, adulées, controversées, serinées, travesties, déclarées démodées ou indémodables, ratatinées, oubliées ou du plus pur acier inoxydable- qu’on a de la peine à l’imaginer mort. Même moi, votre petite âme errante, hourloupiste de la plus belle eau, je viens de me rendre compte que jamais, au grand jamais, je ne m’étais préoccupée de savoir où était sa dernière demeure.
Grâce à Lars Ulrich, le batteur du groupe Metallica, je sais maintenant que Jean Dubuffet repose près de sa chère Lili dans le cimetière du village natal de celle-ci, Tubersent dans le Pas-de-Calais. Grâce à Lars Ulrich et grâce à La Voix du Nord.
Dans le numéro 43 du 20 avril 2012 du magazine Rolling Stone, le musicien a, en cours d’interview, déclaré au sujet de Dubuffet : «Ah, mon artiste préféré de tous les temps! C’est le parrain de l’art brut, de tous ces artistes qui se sont dégagés de toute éducation superflue pour sortir un art essentiel, primitif, essentiel.»
Ce qui lui vaut de la part de La Voix du Nord qui a remarqué ce propos, le commentaire un poil ironique suivant : «On est à deux doigts du pèlerinage du batteur californien à Tubersent, où repose le créateur de l’Hourloupe qui a également donné son nom à une rue.» Comme si c’était carrément incongru que le heavy metal croise la route de l’art brut!
Comme si l’art brut n’avait droit qu’aux épousailles avec les conceptualités snobardino-contemporaines! Et si, petit doigt en l’air pour petit doigt en l’air, celui de Lars Ulrich, à tout prendre était préférable? Tubersent n’a pas de musée et Lars Ulrich pourrait bien être sincère quand il dit à propos de l’art brut : «ça me parle beaucoup, y compris en tant que musicien».
23:55 Publié dans art brut, Gazettes, In memoriam, Zizique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean dubuffet, lars ulrich, metallica | | Imprimer | | |
27.12.2011
L’info qui venait du nord
Coucou, mes ch’tits loups ! L’information aujourd’hui vient du nord. D’Ixelles, très exactement, commune de Bruxelles-capitale. D’Ixelles qui mériterait de s’appeler XXL puisque son musée accueille rien moins que Dubuffet architecte.
Ixelles ou Elsene (que les Animuliens flamands m’excusent de ne pas savoir faire de jeu de mots dans leur langue) : demeure des aulnes selon wiki. C’est joli et c’est une bonne idée de cibler, avec cette exposition qui va durer jusqu’au 22 janvier 2012, l’activité bâtisseuse de notre Jeannot national.
Tout le monde peut pas marcher à l’ombre des arbres de la Chase Manhattan Bank à New York ou faire du remue-méninges dans le Cabinet logologique de la Closerie Falbala à Périgny-sur-Yerres. Aujourd’hui, grâce aux Ixelliens ou aux Elseneuriens, c’est 120 réalisations dubuffetiennes qu’on peut embrasser (smack !) d’un coup : plans, maquettes et œuvres originales.
Smack! aussi au MFPE (« Musée Familial Par Excellence »), autrement dit le LaM de l’autre côté de la frontière. Pour la fin de l’année, La Voix du Nord nous gratifie d’un entretien souriant de Sophie Lévy, sa directrice. Elle a du mérite. Elle turbine grave pour étendre la fréquentation de son musée, effacer l’«image élitiste» qui, selon Laurent Watiez, son interwiouveur, avait été «accolée» à son établissement.
On ne saurait le lui reprocher.
Mais là où il faut carrément féliciter madame Lévy c’est quand elle répond, à une question sur la «cohérence entre les trois sections» (art moderne, art contemporain, art brut), la chose encourageante suivante : «Aujourd’hui, je crois que j’ai arrêté d’essayer de faire la synthèse! Ce dont je me suis rendu compte, c’est que la richesse fait partie de l’identité du musée. Que les gens pouvaient venir en faisant le choix d’une des collections ou de deux. Il ne faut pas systématiquement forcer le croisement».
A bas la synthèse! Vous avez bien lu. On est invité à rendre visite à notre chère vieille Aloïse sans forcément se farcir le tonton Buren. Heureuse nouvelle! A croire que madame Lévy a lu ma note du 2 octobre 2011 (L’Univers peu connu d’Adolf Wölfli) où je me permettais de l’encourager bien poliment à «faire plus confiance à l’art brut».
Si ce n’est pas votre cas,
amis lecteurs, amies lectrices,
il n’est pas trop tard
pour bien faire.
19:35 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Gazettes, Miscellanées, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean dubuffet, sophie lévy, lam, art brut, art moderne, art contemporain, villeneuve d'ascq, ixelles | | Imprimer | | |
01.11.2011
Sépulcrales de saison
Hier il faisait beau et aujourd’hui un temps de Toussaint. Chaque année, c’est pareil, c’est réglé comme du papier à musique. On ne sait pas quoi mettre sur son blogue. Pas facile d’éviter les sujets par trop folichons en ces temps «d’effluves de chrysanthèmes» (merci à l’Animulienne qui m’a fourni la formule). Et on peut pas toujours vous recycler des calaveras en cascade : voir mon post du 4 novembre 2007. Les squelettes à force ça use si on s’en sert trop.
Or donc j’ai choisi cette année de vous brancher sur les Sépulcrales, martyrologe de Pierre Joinul. Pourquoi? D’abord parce que c’est une jolie plaquette dépliante à tirage petit, mise en page par Jean-Luc Thierry et imprimée à Nîmes Par SEP pour les Editions Double Quark.
Ensuite parce que Joinul est un pseudo qui dissimule à peine un découvreur d’art brut hors pair puisqu’il a à son actif Emmanuel le Calligraphe, René le Bedeau et Pierre Jaïn. Joinul est aussi un pote à J.D. qui s’est fait son éditeur pour La bataille de mo
et son illustrateur pour la couvrante de Mézavi chez Pierre Jean Oswald en 1975
Robert Tatin et Slavco Kopac ont pareillement décoré ses recueils, le premier en 1973 : Oublions nos querelles voici que s’avance le vitrier boiteux
le second en 1976 : Mon prof de maths sent le tabac, ah
Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de ces drôles de poèmes décalés dont je vous laisse juges. Je les préfère à ses grosses machines de mots qu’il lui arrive de pondre de temps à autres (car c’est un enragé langagier) et où il a un peu tendance à se prendre pour un ordinateur emballé qui nous largue dans un encyclopédisme échevelé.
Là cette série de 32 sépulcres à ressorts comiques, lyriques et discrètement blasphématoires a de quoi plaire. D’abord parce qu’elle est à taille humaine (c’est ma taille) et qu’elle s’arrange pour enterrer je ne sais quel ton secrètement désespéré qu’on sent en filigrane dans les écrits joinuliens. D’autres diraient «à noyer le poisson» mais on n’est pas en avril. Les amoureux de beaux papiers kifferont les couleurs virant délicatement du rose à l’orange doux, du lilas au violet.
Le revers de la feuille est un poème chromatique muet. C’est à Federica Matta que l’on doit le sinueux et narratif décor qui fait le liseron autour des strophes joinuliennes imprimée en blanc.
18:34 Publié dans Ecrits, Images, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre joinul, jean dubuffet, robert tatin, slavco kopac | | Imprimer | | |
01.09.2011
Pince bec chez Rodin
Plus que 3 jours pour Pince bec. C’est une Animulienne vigilante qui m’a sonné l’alarme. Mais comment aurais-je pu deviner qu’au Musée Rodin, jusqu’au 4 septembre 2011, il y avait une réception d’ambassadeurs?
Celui-ci, plénipotentiaire de la Principauté Dubuffet, vient évidemment de se fourrer un gros Ferrero Rocher dans la gargoulette.
Jean Dubuffet, Pince bec, 1960
© Fondation Dubuffet, Adagp Paris, 2011
De quoi faire exploser le Penseur. De rire ou d’indignation ?
22:39 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée rodin, jean dubuffet, ferrero rocher | | Imprimer | | |
12.12.2010
Dédé et Jeannot vont en bateau
J’étais partie pour vous écrire une note bien savante mais à force de patauger dans la neige, j’ai les bronches qui me brûlent, la tête comme une chaudière et des courbatures partout.
Pas l’idéal pour vous traduire le texte d’Eva di Stefano sur les relations de notre Dédé bien aimé et de notre Jeannot favori.
Breton, Dubuffet e la nave della follia ainsi s’intitule cet article.
Il figure dans les actes d’un colloque que je vous ai signalé en son temps (Giovanni Bosco a Gibellina, le 7 mai 2009).
Une amie italienne vient de me faire parvenir ce bouquin de 223 pages qui constitue un précieux recueil d’essais sur des aspects négligés ou inédits de notre avant-garde nationale.
Chemin faisant, cette promenade dans les environs du surr croise des pistes d’art brut. Celle de Robert Tatin, par exemple, par la grâce de Roberta Trapani : La Frênouse di Robert Tatin, La danza cosmica dell’architettura. Je ne traduis pas, c’est évident.
Le titre de l’article d’Eva di Stefano fait allusion à La Nef des fous, cette fameuse satire médièvale de l’humaniste strasbourgeois Sebastian Brandt (1458-1521).
Elle cite également un texte de Gérard Macé (paru sous ce titre dans Colportage III chez Gallimard en 2001) qu’un des mécaniciens de la machine Animula Vagula lui avait conseillé de mettre dans son moteur.
L’italien, cela a beau paraître facile, le travail d’Eva va trop loin dans l’analyse pour que je puisse vous en rendre compte vraiment. J’ai beau ne douter de rien et m’attaquer bravement aux difficultés linguistiques, armée de mon google-traduction en corde de rappel, là je suis vaincue par l’influenza. L’avenir verra peut-être se lever les bonnes volontés traductrices. Aussi, je prends date.
23:06 Publié dans Ailleurs, Ecrits, Lectures, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean dubuffet, andré breton, gérard macé, eva di stefano, art brut, surréalisme, robert tatin, sebastian brandt | | Imprimer | | |
23.02.2010
Ancienne collection Jacovsky sur catalogue
La collec de Jakovsky, nom d'une pipe, c'était kékchose! Il collectionnait pas seulement les pipes, l'Anatole, et les toiles naïves à en bourrer tous ses appartements. Il s'entourait de beaucoup de livres dont on voit passer certains de ci de là au fil des catalogues.
Après-demain, mercredi, le 24 de février, un joli choix de ceux-ci (et d'autres documents jakovskyens) défileront chez Pierre Cardin, Rémy Le Fur et associés, sous l'enseigne d'AuctionArt, dans une vente publique à Drouot-Richelieu.
Les repros ont de quoi mettre l'eau à la bouche. Je flashe pour mon compte sur un recueil de poèmes mi figue espagnole, mi raisin français, enluminé tout autour de la typo par Miguel Hernandez, un des géants de l'art brut du début. Coplas de la peine et de l'amour que ça s'appelle. La déco de M.H. n'est pas sans faire penser -c'est drôle- à des illustrations de Joan Miró.
Je louche aussi sur le super manuscrit d'André Breton, signé et fort raturé (indice d'un premier jet), relatif à Joseph Crépin. Et naturellement sur une photo représentant ce peintre, prise vers 1950 par Anatole Jakovsky.
Claude Oterello, le monsieur qui expertise, peut pas tout décortiquer, tellement certains lots de la vente sont copieux. Dans l'un d'eux, il y a une photo de Jean Dubuffet avec des cheveux.
On y trouve aussi des lettres de celui-ci dont une de 1964 où il informe Jaco que les œuvres de Camille Renault lui paraissent «relever davantage de l'art naïf que de l'art brut». saignant, non? Autre chose qui mérite l'achat de ce numéro 179 du catalogue, une liste dactylographiée donnant la liste des «ouvrages concernant les écrits des aliénés et que possède Paul Eluard» avec l'indication précieuse : «vendredi 18 mai 1945». Nettement avant le fameux voyage en Suisse de juillet 1945 qui passe trop souvent pour le début des recherches de Dubuffet en matière d'art brut. Dans le même ensemble, une lettre préconisant de demander à Nush Eluard d'écrire «au médecin-chef pour qu'il envoie une note sur le sculpteur en question». Il y a gros à parier qu'il s'agit bien sûr d'Auguste Forestier.
Pour terminer, je vous dirai que j'ai aimé le café que Maître le Fur offre courtoisement aux visiteurs et visiteuses de l'expo préalable à la vente. Et le slogan de la bande annonce imprimée du n°163 (Prospectus aux amateurs de tout genre de Dubuffet) soigneusement conservée par Jakovsky, il est pas mal non plus :
....Contre le roi, pour la bergère....
00:04 Publié dans Encans, Expos, Gazettes, Musées autodidactes disparus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art naïf, anatole jakovsky, jean dubuffet, joseph crépin, miguel hernandez | | Imprimer | | |
25.12.2009
Jean Dubuffet à l’Atelier Grognard
Un peu grognon après le réveillon ?
Heureusement, il n'est pas trop tard.
Pas trop tard pour l'Atelier Grognard.
Offrez vous la Malmaison, offrez vous son Château.
Pour terminer l'année, Dubuffet c'est tout indiqué. Et pour la commencer aussi puisque c'est jusqu'au 8 mars 2010, l'exposition Jean Dubuffet, l'œuvre gravé 1944-1984.
Sophie Webel, la dirlo de la Fondation Dub a choisi pour nous (c'est sympa) 150 œuvres de notre Jean grognon favori. Le tout découpé en 5 tranches correspondant à autant d'étapes de l'artiste. Beaucoup de lithos en particulier, facette pas souvent (ou pas assez) mise en valeur dans les expos.
15:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean dubuffet | | Imprimer | | |